Martine Duclos évoque les risques de la sédentarité !

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Nous avons eu le plaisir de discuter avec Martine Duclos, une nouvelle professionnelle de santé, après Philippe Beaulieu et François Carré ! Endocrinologue, physiologiste, médecin du sport et président de l'Observatoire national de l'activité physique et de la sédentarité... Son curriculum vitae atteste de la qualité de son expertise et de son expérience en matière d'adoption d'un mode de vie plus sain. Pour WeWard, la professeure Martine Duclos a détaillé les enjeux liés à la sédentarité et à l'inactivité physique, deux concepts parfois confondus.

Quels sont les risques généraux de la sédentarité pour la santé ?

Martine Duclos : Tout d'abord, nous devons nous mettre d'accord sur la notion même de sédentarité. Beaucoup de gens confondent ce concept avec l'inactivité physique ! La sédentarité fait référence au temps que nous passons assis entre le moment où nous nous levons le matin et le moment où nous nous couchons le soir. Pour les adultes, cela peut aller de 10 à 12 heures par jour ! L'inactivité physique est un autre problème. Il s'agit d'un niveau d'activité physique inférieur au seuil recommandé pour notre santé.

Entre la sédentarité et l'inactivité physique, quelle est la plus grande menace ?

Martine Duclos : Les deux sont responsables de la mortalité prématurée, compte tenu de nos expériences de vie. Ils jouent également un rôle important dans diverses maladies chroniques. La réponse dépend de la routine de chacun. Si vous passez 12 heures assis par jour sans aucune activité physique, les deux sont tout aussi dangereux !
À l'inverse, si vous passez 10 heures assis avec 2 heures d'activité physique modérée, votre temps de sédentarité reste un risque pour la santé, mais il est compensé par votre activité physique. Le problème est qu'il existe un réel déséquilibre entre le temps que nous passons assis et le niveau d'activité physique recommandé.

Personnellement, mes recommandations sont les suivantes : 150 minutes d'activité physique d'intensité modérée par semaine, ou 75 minutes d'activité physique d'intensité élevée par semaine.

Comment expliquez-vous la prise de conscience actuelle des problèmes de sédentarité ?

Martine Duclos : Pour deux raisons. Tout d'abord, notre mode de vie actuel est de plus en plus mécanisé, même en ce qui concerne le travail manuel. Le deuxième problème, c'est que nous sommes de plus en plus exposés aux écrans ! Les études sur la sédentarité ne datent que d'une dizaine d'années !

Comment les nouvelles technologies pourraient-elles s'adapter à ce problème ?

Martine Duclos : WeWard montre bien qu'il est possible de bouger grâce aux nouvelles technologies ! Ils peuvent jouer un rôle en fournissant des informations mais aussi en stimulant, par exemple en relevant des défis ! Il existe de nombreuses façons de nous motiver à déménager !

Vous avez l'habitude de parler de ces sujets dans les médias. Ressentez-vous une prise de conscience générale ?

Martine Duclos : Je fais au moins trois interviews par semaine sur ce sujet, c'est pour vous dire ! (Rires) Mon collègue François Carré (voir le témoignage de François Carré pour WeWard) ici) prend également la parole régulièrement. Je pense que la prise de conscience passe d'abord par les médias, ce qui est déjà une bonne chose ! Il y a tout juste un an, de nombreux journalistes ont confondu sédentarité et inactivité physique. Cette prise de conscience est nécessaire car les gens ont besoin d'être informés sur ce sujet. L'activité physique n'est pas encore ancrée culturellement dans la conscience des gens. Là encore, la confusion revient souvent.Sport et activité physique, ce n'est pas la même chose !
Le sport fait partie de l'activité physique. Lorsque vous vous rendez au travail à pied, c'est de l'activité physique ! Tout comme lorsque vous promenez votre chien ou que vous préférez les escaliers aux ascenseurs. L'activité physique représente un mode de vie.

De nombreuses personnes hésitent à adopter un mode de vie actif. Mais nous n'avons pas besoin de nous blesser !Nous n'avons pas besoin de transpirer ou d'avoir des crampes pour mener une vie active ! Nos gènes sont programmés pour bouger, ils doivent donc entrer dans notre conscience collective, tout comme manger ou dormir. L'effort en vaut la peine car une fois suffisamment répété, l'action devient une habitude.

Les défis liés à la sédentarité sont également profondément ancrés aux États-Unis, un pays où plus de 35 % de la population est obèse. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Martine Duclos : Les portions alimentaires aux États-Unis sont augmentées. De plus, le manque de coordination au moment des repas entraîne une augmentation plus rapide des taux d'insuline. Il n'y a jamais de période de jeûne ! Ainsi, plus nous prenons de poids, plus il devient difficile de marcher et de maintenir une activité physique régulière. Les États-Unis devraient également mieux adapter leurs zones urbaines pour inciter leurs populations à marcher davantage.

Quels sont vos conseils pour lutter contre la sédentarité et vos recommandations quant au nombre de mesures à prendre ?

Martine Duclos : Réduisez autant que possible le temps que vous passez assis ! N'oubliez pas de vous lever toutes les heures, pendant au moins 2 à 3 minutes. Essayez également de faire des pauses à l'extérieur autant que possible. Nous passons plus de 80 % de notre temps à l'intérieur, tandis que la lumière synchronise nos rythmes biologiques, présents dans le cœur, le cerveau ou les poumons. En termes de recommandations de pas, ne vous forcez pas à faire 10 000 pas par jour ! L'objectif est de faire 4 000 à 5 000 pas pour constater de réels bienfaits pour la santé. Après cela, vous pouvez augmenter progressivement votre rythme, sans vous exercer de pression négative. L'objectif est de trouver son propre équilibre.